Quantau rapport Vierge-Soleil, qu’indique la qualité de Garûda, fils de Vinâta, et d’Horus, fils d’Isis, elle nous est confirmée en plusieurs points du globe. Perséphone, la Vierge Perdue, est emportée par des chevaux blancs du Royaume des Morts au sommet de l’Olympe. Le Dumuzi de Kish et de Syrie était également le fils de la Déesse des Moissons, ainsi que le héros
Nousaborderons ensuite le chapitre des analogies avec les divers courants traditionnels. par l’injustice et par l’irruption des ennemis. L’oeil oudjat volant. oeil oudjat. Ce symbole survole les 4 vases canopes (les quatre fils d’Horus posés sur la fleur de Lotus). L’Oudjat représente l’Œil du dieu faucon, Horus. Durant sa bataille contre Seth, Horus perdit un œil. Le
Résuméde leur histoire. Sortant de l'Air ,avec leur uniforme et leur véhicules gris, les Volants d'Hactor abattent l'ennemis en bas. Tirant des salves de balles et de grenade les ennemis se retrouvent submerger; tel est la méthode de combat de chaque soldats des Volants d'Hector. La date de leur création est vers la fin de l'Hérésie d'Horus. Hactor, planète des Volants. Hactor
ESNA- temple d'Horus antichambre de la salle au trésor - IMOTEP l'héritier de celui qui est au sud de son mur (Gd mur de Memphis ?) qui guérit à sa façon chaque maladie PHILAE : Pylône tour ouest - Paroles d'Imhotep le Grand , fils de Ptah, le dieu bienfaisant et secourable , issu de Tatenen , le Seigneur de la vie, du don qui AIME le dieu par lequel vit tout homme.
Chapitre1 : Histoire de Terry à la Duel Académie. Un jour Terry était au lycée en terminal. Il avait décider avec ses amis d'allez à la duel academie à la fin. Yu-Gi-Oh GX: Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Yu-Gi-Oh GX . Forum de Yu-Gi-Oh GX : Le Deal du moment : Console Nintendo Switch Neon + Carte mémoire
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Menîn doit donc prouver à son père et partant à tout le peuple qu’il dispose d’atouts nécessaires pour conduire convenablement les affaires du royaume. Pour ce faire, il doit subir trois épreuves afin de prouver qu’il a toutes les capacités pour être un pharaon digne de ce nom. Cela dit, Alain Surget va tout au long des 159 pages de ce roman montrer aux lecteurs les différentes épreuves par lesquelles le fils du roi est passé pour prouver à tous et principalement à son père qu’il est capable de lui succéder. Menîn doit faire ses preuves Un pharaon symbolise la force et la puissance. Et le roi de Haute-Egypte Antaref ne retrouve pas de telles qualités chez son fils. Pourtant ce dernier doit lui succéder au trône. Le Pharaon doit se rassurer et avec lui son peuple que son héritier est digne de diriger son royaume au temps opportun. La seule manière de s’en convaincre est de faire subir à ce dernier des tests. Et trois épreuves de taille sont choisies par le roi. L’objectif étant de démontrer que Minîn possède les atouts nécessaires pour diriger les affaires du royaume. Comme première épreuve, il doit affronter et vaincre le grand dieu crocodile nommé Solek. Celui-ci habite une caverne connue pour être humide et sombre. Pour ce qui est du deuxième test, le fils du roi devra livrer bataille contre Sekhmet la lionne qui se distingue à la fois par sa cruauté et surtout son côté sanguinaire. Pour y parvenir, il faudra se rendre dans les étendues arides du désert. Quant à la troisième épreuve, elle consiste à soutenir le dieu faucon Horus en contrant par tous les moyens les plans maléfiques de Seth. Au total, les tests sont spécifiquement choisis pour permettre à Minîn d’asseoir de manière définitive sa légitimité. Ce qui lui permettra de gouverner avec toute l’autorité nécessaire à son rang de pharaon. La question se pose dès lors de savoir si ce fils présenté comme mou et incapable parviendra à surmonter toutes ces différentes épreuves. A ce stade de l’analyse, il serait de difficile de répondre avec précision à cette question essentielle dans la mesure où Minîn ne montre aucun signe permettant de croire qu’il reviendra victorieux de ces différents tests. En effet, ce dernier a pour seul centre d’intérêt les animaux qui lui sont familiers. La rencontre avec Thouyi, un facteur déterminant dans la victoire de Minîn Pour chacune des épreuves auxquelles il est confronté, personne ne pouvait dire avec certitude si oui ou non Minîn avait la capacité de les surmonter de toutes. Toutefois, on peut dire que sa rencontre avec Thouyi, la voleuse surnommée l’hirondelle va aider le fils du roi à réussir les trois tests l’un après l’autre. Pour l’histoire, Thouyi est poursuivie pour avoir volé la pâtisserie du boulanger Natsi. C’est donc dans sa fuite qu’elle rencontre Minîn qui lui ne manque pas de lui dévoiler son identité et les raisons de sa présence aux abords du Nil. Après que les présentations soient faites, les deux vont unir leurs forces pour affronter ensemble les différentes épreuves. Pour ce faire, ils devront combattre les montagnes abruptes ainsi que l’hostilité d’un désert aride. Nos deux jeunes avec un courage extraordinaire affrontent avec la plus grande détermination les épreuves imposées par le roi Antaref à son fils. Ainsi, au prix de mille efforts, c’est d’abord Solek, le tout puissant dieu crocodile qui sera combattu par les deux jeunes plus jamais que liés. Ensuite, ils sortent victorieux de leur confrontation avec la lionne Sekhmet connue pour être non seulement très sanguinaire mais surtout d’une cruauté indescriptible. Enfin, ce sont les plans machiavéliques de Seth qui sont contrés par ce duo afin de soutenir Horus. On peut remarquer qu’au fil des épreuves, les deux jeunes sont plus déterminés et gagnent plus en assurance. Le prix du courage Minîn aidé de Thouyi dite l’hirondelle est parvenu à surmonter les différents tests que son père le roi Antaref lui a imposés afin de savoir s’il est capable de diriger de son royaume. Ce dernier a su fait montre d’un courage que personne dans cette Égypte antique ne pouvait prédire. En effet, les trois épreuves choisies par le pharaon son père sont très difficiles et même terrifiantes à en juger par l’identité des divinités à affronter. Mais malgré cela, Minîn qui avait l’apparence d’une personne molle et incapable va réussir ses différents tests. Avec cette histoire, on peut retenir qu’il ne faut pas juger les personnes sur l’apparence. Qui pouvait imaginer un seul instant que ce jeune fils de roi qui ne s’intéresse qu’aux animaux puisse affronter de telles épreuves ? Minîn a parfaitement démontré que le courage et la force sont souvent cachés en chaque homme et qu’il suffit d’un rien pour les mettre en mouvement. Grâce à son courage légendaire, ce dernier est parvenu à prouver à son père qu’il est capable de régner sur le peuple. Mieux grâce à son intelligence et sa sagesse, il réussit à réunifier les deux Égypte au cours de son règne.
Véronique Dasen et Armand M. Leroi Texte intégral 1Lors de la séance du 9 janvier 1826 de l’Académie royale des Sciences de Paris, l’anatomiste français Étienne Geoffroy Saint-Hilaire présenta à l’assemblée une étrange momie humaine provenant d’Égypte. Elle lui avait été remise par Joseph Giuseppe Passalacqua qui le prenait pour un singe cynocéphale. 1 À côté de l’ibis, plus de trente espèces d’oiseaux ont ainsi été identifiées par J. Boessneck et A ... 2Que J. Passalacqua ait identifié la créature à un animal n’est pas surprenant. Il l’avait trouvée dans le cimetière de Touna el-Gebel, situé à l’orée du désert en Moyenne Égypte, à environ 10 km de la cité d’Hermopolis Magna el-Ashmunein. Cette nécropole, composée d’un vaste réseau de galeries souterraines, était réservée aux animaux consacrés au dieu lunaire Thot, vénéré sous la forme d’un babouin ou d’un ibis. La momie provenait d’un secteur occupé par des singes Papio cynocephalus anubis, embaumés, comme elle, en position accroupie ; on avait même glissé dans ses bandelettes une amulette en forme de babouin Hamadryas. Les catacombes recelaient d’autres animaux momifiés à travers lesquels la puissance divine pouvait se manifester, en majorité des ibis, mais aussi des bœufs, béliers, crocodiles, chiens, chats, poissons, gazelles, ainsi que différentes espèces d’oiseaux et de petits animaux1. La plupart de ces animaux avaient probablement grandi dans des élevages spécialisés aux environs du temple avant d’être tués, puis vendus embaumés aux pèlerins pour être consacrés à la divinité. 2 J. Passalacqua, Catalogue raisonné et historique des antiquités découvertes en Égypte, Paris, Gale ... 3 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230 ; D. Kessler, Forschungsstand bis 1983 », in J. Boessneck... 4 D. Kessler, A. El Halim Nurredin, Der Tierfriedhof von Tuna el-Gebel, Stand der Grabungen bis 19 ... 3Les informations sur les circonstances de la découverte de la momie examinée par É. Geoffroy Saint-Hilaire sont malheureusement très incomplètes. J. Passalacqua se contente d’indiquer qu’il la trouva dans un tombeau de cynocéphales »2. Était-elle déposée dans un sarcophage en bois, comme d’autres spécimens logés dans les niches des galeries ?3 Le reste de la galerie C, où étaient concentrées les momies de cynocéphales, fut fouillé de 1931 à 1952 par S. Gabra de l’Université du Caire, mais sans faire l’objet de publications. Les investigations furent reprises sur le site en 1989 par l’Université de Munich sous la direction de Dieter Kessler4. 5 D. Kessler, Die heiligen Tiere und der König, I, Beiträge zu Organisation, Kult und Theologie der ... 6 D. Kessler, op. cit., 1987, p. 12 ; D. Kessler, A. El Halim Nurredin, op. cit., p. 262, fig. 14. 4On sait aujourd’hui que la nécropole se développa sous la XXVIe dynastie au moment où la représentation divine sous forme animale connut un nouvel essor. Le culte des animaux sacrés devint alors très important5. Le complexe cultuel comprenait un temple de Thot qui fut probablement construit sous le règne du pharaon Amasis vers 570 av. et restauré ou agrandi sous le règne de Ptolémée Ier vers 300 av. Une voie processionnelle le reliait au temple de l’Osiris-babouin et de l’Osiris-ibis, d’où un escalier menait aux catacombes. Des chapelles souterraines furent aménagées à l’époque ptolémaïque. Elles étaient dédiées à des babouins déifiés dont les momies, rarement conservées, avaient fait l’objet de soins qui témoignent de leur statut particulier collier Ménat, amulettes d’œil oudjat, pilier Djed, Bès...6. 7 É. Geoffroy Saint-Hilaire in J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230. 5Nous ne connaissons pas les raisons qui amenèrent J. Passalacqua à juger cette momie digne de l’attention de l’un des plus grands anatomistes de son époque. Des détails singuliers, peut-être sa taille, l’incitèrent à la présenter à É. Geoffroy Saint-Hilaire pour qu’il en détermine l’espèce. É. Geoffroy Saint-Hilaire en fut ravi ; il écrit ... qu’il ne me fut point difficile d’y reconnaître, dès qu’elle fut entièrement développée, une des monstruosités de l’espèce humaine dont j’avais eu occasion de m’occuper. »7 Il ajoute qu’il fut si enthousiasmé à la vue d’une production aussi singulière et aussi inattendue, que j’ai prié M. Passalacqua d’autoriser que je pusse de suite informer d’un fait aussi curieux le monde savant et l’Institut de France. » 8 I. Geoffroy Saint-Hilaire, Histoire générale et particulière des anomalies de l’organisation chez ... 9 Histoire des Monstres, Paris, Reinwald, 1880 ; rééd. Grenoble, Jérôme Millon, 2002, p. 29-30. 10 Monstres. Histoire du corps et de ses défauts, Paris, Syros, 1991, p. 26-28. 6Cette momie constitue une découverte remarquable car elle représente l’un des plus anciens témoignages paléopathologiques de nouveau-né atteint d’anomalie congénitale. Le discours d’É. Geoffroy Saint-Hilaire est régulièrement cité par les historiens de la tératologie, tel son fils Isidore Geoffroy Saint-Hilaire 1832-18368, Ernest Martin 18809 et, plus récemment, Jean-Louis Fischer 199110. En dépit de sa célébrité, la momie tomba soudain dans l’oubli, et longtemps certains la crurent même perdue. Nous avons récemment retrouvé sa trace dans le dépôt du Musée égyptien de Berlin où elle porte le numéro d’inventaire SMB 724. Après un bref rappel de son histoire, de sa découverte vers 1820 à l’époque contemporaine, nous passerons en revue les différentes réactions qu’elle éveilla, des Égyptiens de l’époque ptolémaïque aux tératologues contemporains, en passant par les naturalistes du XIXe siècle. Les tribulations de la momie 11 É. Geoffroy Saint-Hilaire, Description d’un monstre humain né avant l’ère chrétienne et considér ... 12 W. R. Dawson, E. P. Uphill, M. L. Bierbrier, Who was who in Egyptology, London, Egypt Exploration ... 7J. Passalacqua, comme tant d’anciens découvreurs, occupe une position ambiguë dans l’histoire de l’archéologie. Pilleur de tombes à ses heures, il fut aussi le fondateur et le conservateur de l’Ägyptisches Museum und Papyrussammlung à Berlin-Charlottenburg, l’une des plus grandes collections d’archéologie d’Europe. Né en 1797 à Trieste, il était parti en Égypte comme marchand de chevaux. Ses affaires n’ayant pas prospéré, il entreprit des fouilles et rassembla une importante collection d’antiquités provenant de Thèbes et d’autres sites. Après avoir ramené sa collection à Paris en 1826, il l’exposa dans l’espoir de la vendre au gouvernement français pour la somme de 400 000 francs. Geoffroy Saint-Hilaire examina la momie monstrueuse alors que la collection était à Paris ; il la commenta puis l’illustra dans au moins deux articles fig. 111. En 1827, après avoir en vain attendu une offre du Louvre, J. Passalacqua vendit sa collection à Frédéric-Guillaume IV de Prusse pour 100 000 francs. Il devint conservateur du Musée des antiquités égyptiennes à Berlin en 1828, et y demeura jusqu’à sa mort en 186512. 1 - L’anencéphale en 1826. D’après É. Geoffroy Saint-Hilaire 1825, pl. 18. 1-4. A. mumia 1. Vue ventrale ; 2. Vue dorsale ; 3. Vue latérale ; 4. Detail du dos du crâne. 5. Amulette de babouin. 6-8. Trois autres types d’Anencephalus, A. perforatus, A. cotyla and A. icthyoïdes 8A. Erman décrit ainsi la momie dans le catalogue du musée de Berlin 13 A. Erman, Ausführliches Verzeichnis der Ägyptischen Altertümer und Gipsabgüsse, Berlin, W. Spemann ... 724. Mumie einer menschlichen Missgeburt, die in einem Affengrab in Schmun beigesetzt war ; in ihre Binden war die FayenceFigur eines hockenden Affen hineingelegt. Man nahm also wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren Pass. »13 14 Communication du Dr. H. Kischkewitz. 15 Lettre du 9Pendant la seconde guerre mondiale, les bombardements des Alliés causèrent d’importantes pertes au musée de Berlin. Probablement cachée dans les caves du nouveau musée, la momie ne fut toutefois pas détruite14. En juillet 1974, Fritz Dick, Regisseur und Kameramann Medizin-Film » put encore la radiographier et livrer le rapport suivant fig. 215 2 - L’anencéphale en 1974. Radiographie de Fritz Dick. Berlin-Charlottenburg, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung 16 Trad. Constat radiologique de l’anencéphale objet 724. Âge de développement environ 7 mois. ... Röntgenbefund des Anencephalus Objekt 724.Entwicklungsalter etwa 7 Monate. Infolge der erzwungenen Sitzhaltung ist der A. röntgenologisch schlecht auswertbar. Es fällt auf, das der Unterkiefer 1 fehlt, daher die vogelkopfartige Oberkiefergesichtspartie. Abnorm grosse Augenhölen 2. Nach der Röntgenaufnahme könnte der Unterkiefer eventuell stark nach unten geklappt worden sein, so dass er der ventralen Thoraxwand anliegt 3. Das Fehlen des Unterkiefers ist aber nicht auszuschliessen. Anstelle des nicht ausgebildeten Hirnschädels stellen sich knöcherne Deformitäten dar 4. Die Halswirbelsäule ist krückstockartig eingebogen 5. Die zarten Knochen des Präparates sind wahrscheinlich beim Mumifizieren und beim Verbringen in die Sitzhaltung stark frakturiert worden, so ist u. a. eine deutliche Fraktur des Oberschenkelknochens 6 zu erkennen. Ferner sind die Unterschenkelknochen durch Gewalteinwirkung vom Fussskelett 7 getrennt, verlagert und auch z. T. frakturiert. Die Knochen der oberen Extremitäten sind ebenfalls durch das Bandagieren stark verlagert. Die Knochen wirken im Verhältnis zur Grösse des A. sehr plump. An der Wirbelsäule zeigt sich die typische spina bifida 8. »16 17 Gorlin, M. M. Cohen, R. C. M. Hennekam, Syndromes of the Head and Neck, Oxford, Oxford Unive ... 18 Cf. R. J. Oostra, B. Baljet, R. C. M. Hennekam, Congenital anomalies in the teratological collec ... 10Depuis lors, la momie n’a plus fait l’objet d’étude ni de publication. Son état de conservation a continué de se détériorer à tel point qu’aujourd’hui n’en subsiste plus qu’une collection de fragments dont le plus grand correspond au bras gauche fig. 3. La figure 4 montre à quoi pouvait ressembler l’enfant à sa naissance. Les anencéphales n’ont pas de voûte crânienne et leur cerveau est réduit à une masse de tissus nécrosés17. Une tête renversée, des yeux globuleux et l’absence de front et de cou sont des traits caractéristiques. L’illustration de Geoffroy Saint-Hilaire et la radiographie suggèrent que la momie SMB 724 avait une forme particulière d’anencéphalie holoacrania avec rachischisis »18. Le crâne ne s’est pas formé et la colonne vertébrale est restée ouverte dans la région dorsale et près de la tête. Cette malformation n’est pas viable, et l’enfant fut soit mort-né ou mourut rapidement peu après sa naissance. 3 - L’anencéphale en 2004. Photo H. Kischkewitz, Berlin-Charlottenburg, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung. Le plus grand des fragments conservés. Il s’agit essentiellement d’une partie du bras gauche A. main ; B. coude ; C. haut du bras Regards égyptiens 19 Voir F. Drilhon, Un fœtus humain dans un obélisque égyptien en bois », Archéologie et médecine. ... 20 Cf. C. Andrews, Amulets of Ancient Egypt, London, British Museum Press, 1994, spéc. p. 39-40 Bès ... 11Les premiers examens avaient fait apparaître plusieurs détails inhabituels qui semblaient traduire le statut ambigu de l’enfant momifié, entre l’homme et l’animal. Alors que les membres des êtres humains sont allongés, même au stade de fœtus, le nouveau-né monstrueux était en position accroupie, les mains posées sur les genoux, comme un cynocéphale19. Il avait reçu le même traitement qu’un singe sans se soucier de ses anomalies, les embaumeurs avaient soigneusement éviscéré son crâne par le nez, alors que la tête ne contenait pas de matière cérébrale. Comme un être humain, la momie portait une amulette en faïence, mais d’un type particulier au lieu du dieu nain Bès, gardien des enfants, on lui avait joint une figurine en forme de babouin, assis dans la même attitude que la momie fig. 1-520. 4 - Enfant anencéphale. Amsterdam, musée Vrolik. Photo Jeremy Pollard mai 2003 21 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 232-233. 22 Man nahm wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren », op. cit. 23 E. Martin, op. cit., 2002, p. 30. 12É. Geoffroy Saint-Hilaire en déduisit que l’enfant, exclu des sépultures humaines, avait été assimilé à un animal. Le port de l’amulette le soulignait, par une sorte de comparaison entre l’infériorité organique accidentelle de la monstruosité embaumée, et l’infériorité normale de l’être le plus dégradé parmi les animaux à face humaine »21. A. Erman affirme que l’on avait pensé qu’» une femme avait accouché d’un singe »22. Pour E. Martin, l’anencéphale constituait ainsi le témoignage irréfutable de la croyance des Égyptiens dans l’origine bestiale des êtres humains monstrueux »23. Les Anciens auraient identifié la créature à un être né d’une femme, mais dont on regardait l’origine comme bestiale ; on l’avait assimilé à un animal, mais d’une espèce qui, dans la symbolique égyptienne, occupait le premier rang et dont la religion prescrivait de conserver pieusement les restes ; on l’avait, en un mot, honoré comme un animal sacré. » 13Ce jugement, régulièrement répété dans les ouvrages de tératologie, ne correspond toutefois pas aux croyances égyptiennes. L’enfant ne fut pas considéré à sa naissance comme un animal, et ne constitue pas un témoignage de zoolâtrie. Ce point de vue plaque sur le monde égyptien des attitudes propres à d’autres périodes. 24 Par ex. Pline, Histoire naturelle, ; Tite-Live, ; ; Valère Maxime Sur le... 25 Pline, Histoire naturelle, 26 Génération des Animaux, ; Lucrèce, De la nature, 27 Soranos, Des maladies des femmes, ; D. Gourevitch, Se mettre à trois pour faire un bel enfa ... 14Dans la Rome républicaine, différentes sources racontent l’enfantement d’une créature animale ou hybride. Pline, Tite-Live, Valère-Maxime et d’autres auteurs rapportent qu’une femme aurait accouché d’une créature avec une tête d’éléphant atteint de cyclopie ?, d’un porc à tête humaine, ou d’un serpent24. D’Égypte serait venu un mystérieux embryon d’hippocentaure que Pline l’Ancien aurait pu observer, conservé dans du miel sous le règne de l’empereur Claude. À la même époque, un autre hippocentaure serait né et mort le même jour en Thessalie25. Si l’opinion populaire y croit peut-être, les biologistes et médecins antiques rejettent l’existence du mélange des espèces. Aristote, et à sa suite Lucrèce, démontrent l’invraisemblance de telles conceptions à cause des différents temps de gestation propres à chaque catégorie. Le veau à tête d’enfant, le mouton à tête de bœuf ne sont jamais ce que l’on en dit, ils n’en n’ont que la ressemblance »26. Les explications rationnelles attribuent la présence de traits hybrides à l’effet d’impressions maternelles pendant la grossesse. Pour Soranos IIe s. apr. la naissance de créatures simiesques vient de la vision d’un singe, et il conseille aux femmes d’arriver sobres au rapport sexuel », parce que les visions extravagantes que procure l’ivresse pourraient influencer la formation du fœtus27. 28 P. Derchain, Anthropologie. Égypte pharaonique », in Y. Bonnefoy dir., Dictionnaire des mythol ... 15En Égypte ancienne, aucun récit ne mentionne la naissance d’un animal issu d’une femme. Le fait que l’imagerie divine soit composite, mêlant les espèces, n’implique pas que les Égyptiens aient cru en l’existence d’êtres hybrides réels. Les formes mixtes constituent des signes picturaux ; elles révèlent que le divin peut s’incarner dans des formes animales aussi bien qu’humaines. À chaque animal correspond une des facettes des pouvoirs du dieu, mais son aspect véritable reste caché28. 29 Sur les compétences de Thot, voir par exemple D. Kurth, Thot », Lexikon der Ägyptologie, VI, Wie ... 30 L. Lortet, C. Gaillard, La faune momifiée de l’ancienne Égypte, IIe série, Archives du muséum d’hi ... 16Rien ne permet donc d’affirmer que la présence de l’anencéphale parmi les singes tient au fait que son apparence étrange fut interprétée comme le résultat de l’union d’une femme et d’un animal. Les soins exceptionnels qu’on lui a prodigués peuvent aussi résulter de l’aspect inachevé de l’enfant, privé de boîte crânienne, les vertèbres ouvertes. Sa momification ne pourrait-elle exprimer le souci de lui permettre de terminer sa gestation et de se régénérer dans l’au-delà ? Sa position accroupie et le port de l’amulette de singe le placent sous la protection de Thot, intimement lié au concept de croissance et de complétude. Divinité lunaire, Thot préside aux phases de l’astre dont il assure la régularité ; dans le mythe de l’œil solaire, il guérit Horus, l’enfant par excellence, et rend à son œil blessé sa perfection sous la forme symbolique de l’œil oudjat29. Ce rapport à la complétude pourrait aussi expliquer la coutume de placer des fœtus dans des sarcophages en forme de singe30. Associé à Maât, Thot assure l’équilibre de l’univers. À la Basse Époque, ses compétences de dieu guérisseur s’ajoutent à celles de patron des magiciens sous la forme d’Hermès Trismégiste. 31 S. Sauneron, J. Yoyotte, La naissance du monde selon l’Égypte ancienne », La naissance du monde ... 32 Cf. l’enfant à face de grenouille né en 1517 ; A. Paré, Des monstres et des prodiges, ch. IX, Ex ... 17L’anencéphale ne fut probablement ni assimilé à un singe, ni transformé en singe, mais marqué de la présence d’un dieu lunaire bénéfique, capable de le parfaire et de l’intégrer à l’ordre cosmique. D’autres références pourraient expliquer la présence de la momie dans la nécropole d’Hermopolis. L’apparence incomplète du nouveau-né, aux yeux globuleux et au crâne fuyant, évoque certains aspects de la cosmogonie hermopolitaine où des entités composent une assemblée de huit dieux primordiaux31. Cette Ogdoade, formée de quatre couples, personnifie les forces obscures du chaos précédant la création. À la Basse Époque, ces dieux sont représentés comme des êtres semi-anthropomorphes, les hommes avec une tête de grenouille, les femmes avec une tête de serpent. Associé à un batracien, symbole de renaissance et de résurrection, l’anencéphale était symboliquement intégré aux forces créatrices de l’univers. Les spéculations liant l’enfant à l’Ogdoade et à Thot ont aussi pu se combiner32. Momies de fœtus et de nouveau-nés 33 Je remercie C. Spieser de ces informations. Voir aussi E. Feucht, Der Weg ins Leben », in Dasen ... 34 J. Assman, Ägyptische Hymnen und Gebete, Fribourg/Göttingen, Universitätsverlag/Vandenhoeck & Rupr ... 35 Sur le rôle protecteur d’Atoum, Khnoum, Chou E. Feucht, op. cit., 2004, p. 42-43. Serket C. Sp ... 36 V. Dasen, Dwarfs in Ancient Egypt and Greece, Oxford, Clarendon Press, 1993, spéc. p. 52-53, 67-75 ... 18Le traitement exceptionnel de l’anencéphale doit être replacé dans le contexte plus large des soins réservés à l’enfant à naître et au nouveau-né en Égypte ancienne. De nombreuses divinités étaient invoquées pour assurer une grossesse et un accouchement réussis. Perçu comme un être vivant, le fœtus était l’objet de protections divines33. Dans l’hymne solaire d’Amarna, Aton doit ainsi apaiser les larmes d’un fœtus qui éprouve déjà des sentiments34. Ailleurs, Atoum promet à Isis de veiller sur l’enfant qu’elle porte, Serket, Celle qui fait respirer », protège la croissance de l’embryon, Khnoum s’occupe de le façonner sur son tour et d’ouvrir la matrice pour l’accouchement35. Les dieux nains Bès, seigneur de la matrice », et Ptah-Patèque, aux proportions fœtales, patronnent l’ensemble du processus de la procréation, de la grossesse à la naissance36. 37 Sur ces trouvailles, voir aussi J. Baines, P. Lacovara, Burial and the dead in ancient Egyptian ... 38 B. Bruyère, Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh 1934-1935, II, La nécropole de l’est, Le ... 39 E. Feucht, op. cit., 2004, p. 128-130. Plus rarement, l’enfant se trouve avec le père, ou avec le ... 40 Louvre E 3708, N 3959 Basse époque ; Drilhon, op. cit., 1987, p. 503-506, fig. 4-6. 41 F. Filce Leek, The Human Remains from the Tomb of Tut’ankhamun, Oxford, Griffith Institute, 1972, ... 42 Louvre, Coll. Rousset Bey, E 5723 n° 1945 ; Coll. Clot Bey, n° 4205, 1940 ; Lortet/ Gaillard, op. ... 19Des fœtus ont reçu différents types de sépulture37. À Deir el-Medineh, la nécropole de l’est fut apparemment réservée aux enfants en bas âge. B. Bruyère y dénombre plusieurs fœtus et nouveau-nés simplement enveloppés d’un tissu et déposés dans une amphore ou un panier de vannerie38. Les enfants de l’élite étaient parfois embaumés. La plupart ont été retrouvés aux côtés de leur mère, probablement morte en couches39, d’autres ont été conservés séparément. Un fœtus humain de 3 à 4 mois fut ainsi placé dans un obélisque miniature en bois servant de pilier dorsal à une statue de Ptah-Sokar-Osiris ; ses membres étaient dépliés, allongés le long du corps comme pour l’humaniser40. Deux fœtus de 5 mois et demi et de 7 mois furent retrouvés dans des sarcophages anthropoïdes miniatures dans la tombe de Toutankhamon. L’un d’eux montrait au niveau de des os une déformation de Sprengel, peut-être associée à d’autres malformations létales41. D’autres spécimens étaient logés dans le dos de statues à l’image du dieu Bès, garant de leur survie dans l’au-delà42. 43 Lortet/ Gaillard, op. cit., 1907 et 1909. 44 G. E. Smith, The Royal Mummies, Le Caire, Institut français d’archéologie orientale, 1912 CGC, p ... 20Parfois la frontière entre l’homme et l’animal est ambiguë. Deux sarcophages ou statues en forme de babouin accroupi semblent avoir renfermé un fœtus d’enfant, à moins qu’il ne s’agisse de jeunes singes aux membres disposés comme ceux d’un être humain, allongés le long du corps ou repliés sur la poitrine43. À l’inverse, la petite momie déposée dans le sarcophage de la princesse Maâtkare-Moutemhet XXIe dynastie, ca 1020 av. fut longtemps prise pour celle de son nouveau-né jusqu’au jour où une radiographie permit de l’identifier comme une femelle babouin Hamadryas, probablement l’animal favori de la princesse44. Le traitement des nouveau-nés et des enfants anormaux 21L’attitude religieuse des Égyptiens envers les enfants présentant des malformations congénitales diffère profondément de celles d’autres peuples par sa capacité à corriger symboliquement une anomalie pour l’intégrer dans l’ordre du monde. Loin d’être l’expression d’une colère divine, synonyme d’une souillure qu’il faut éliminer, ces naissances sont perçues comme la manifestation d’une présence divine. 22Les préceptes des moralistes conseillent d’accepter avec résignation les imperfections corporelles. Au Nouvel-Empire, le sage Aménémopé préconise d’être charitable et de ne pas se moquer des infirmes Ne ris pas de l’aveugle ni ne te moque du nainNi ne réduis à rien la condition d’un te moque pas d’un homme qui est dans la main du dieu, 45 Trad. P. Vernus, Sagesses de l’Égypte pharaonique, Paris, Imprimerie nationale, 2001, p. 324. Ni ne lui sois hostile jusqu’à l’ est argile et paille,Le dieu est son démolit et re bâtit quotidiennement. » XXIV, 8-1645 46 Dasen, op. cit., 1993, p. 50, fig. 47 M. de Rochemonteix, S. Cauville, D. Devauchelle, Le temple d’Edfou, I, Le Caire, Institut français ... 23Parmi les anomalies congénitales, le nanisme semble avoir bénéficié d’une sympathie particulière. Dès l’Ancien Empire, les nains furent associés au symbolisme solaire grâce à différents jeux de correspondances qu’illustre un papyrus mythologique du Nouvel Empire46. Dans le disque solaire se tient le bélier, qui incarne le soleil à son coucher, et un nain qui remplace l’image attendue du scarabée sacré Khépri, symbole du soleil levant comme l’indique l’homophonie des mots kheprer, scarabée, et kheper, venir à l’existence. Au jeu de mots s’ajoute un jeu d’images. Avec ses membres incurvés et son long torse, le nain présente la même silhouette que le scarabée, avec un gros abdomen et de petites pattes courbes. Inachevé, le nain va donc incarner dans la pensée religieuse égyptienne la notion de croissance, de régénération et de jeunesse éternelle. Un hymne du temple ptolémaïque d’Edfou décrit l’enfant Horus comme un nain Un lotus surgit dans lequel se trouvait un bel enfant qui illuminait la terre de ses rayons.... un bourgeon dans lequel se trouvait un nain »47. Cette identification s’explique par l’apparence ambiguë du nain, à la fois enfant et adulte, comme un jeune dieu à peine né mais déjà sage et savant. 24Deux petits dieux familiers témoignent de la valorisation du nain dans la religion et la magie égyptiennes. Le plus populaire est Bès, un nain trapu aux membres torses, avec une grosse tête à la langue pendante, auxquels s’ajoutent les oreilles, la queue et même la crinière d’un lion. Son image apparaît dès le Moyen Empire vers 2040 av. jusqu’à l’époque romaine sur une grande variété de supports, notamment des amulettes et des intailles magiques. C’est l’un des principaux génies protecteurs de la famille ; avec la déesse Hathor et la déesse hippopotame Taouret, il écarte les influences malignes des femmes enceintes et préside aux accouchements. Un autre dieu nain, nommé conventionnellement Ptah-Patèque, apparaît sous la forme d’amulettes dès le Nouvel-Empire vers 1550 av. Comme Bès, ce petit dieu protège les enfants de tout mal, en particulier des morsures et piqûres d’animaux dangereux. Sur certaines figurines, l’absence de pilosité et l’hypotrophie des traits faciaux évoquent l’image d’un fœtus, peut-être pour signaler que la protection du dieu s’étendait à la femme enceinte et à l’embryon. 25Dans la vie quotidienne, des nains apparaissent dès l’époque prédynastique dans l’entourage des grands dignitaires de la cour. Ils semblent avoir assumé des tâches bien définies, comme l’entretien des habits, des objets de toilette et la fabrication de bijoux. Ils sont parfois accompagnés par d’autres personnes avec des anomalies physiques. Dans la tombe de Baqt I à Beni Hassan Moyen Empire, XIe-XIIe dyn., 2040-1783 av. la suite du défunt est composée d’un nain, d’un bossu et d’un boiteux qui portent chacun le nom de leur malformation inscrit au-dessus de leur tête nmw, jw, dnb. Les nains ont aussi la garde des animaux favoris, généralement des singes cercopithèques et des chiens. Certains nains ont même occupé des fonctions importantes. L’exemple le plus célèbre est celui de Seneb qui reçut le privilège d’être enterré dans la nécropole royale de Gizeh Ve dyn., vers 2475 av. 48 Par ex. la momie d’enfant atteint d’osteogenesis imperfecta Nouvel empire ; H. K. Gray, Mummies ... 49 Histoire naturelle, 26D’autres documents confirment que les enfants présentant des anomalies physiques à la naissance avaient des chances de survivre et d’être élevés48. Adultes, ils n’étaient pas exclus de la vie sociale et religieuse à cause de leur handicap. C’est d’ailleurs en Égypte que l’on jugea bon, selon Pline l’Ancien, d’élever un monstre portentum c’était un humain qui avait les deux yeux aussi derrière la tête, mais qui ne voyaient pas »49. 27L’intégration réussie des nains et d’autres infirmes dans la société égyptienne explique le soin particulier que reçut l’anencéphale d’Hermopolis. Contrairement à la Mésopotamie voisine ou aux sociétés italique et romaine, la naissance d’un enfant difforme n’y représentait pas un signe inquiétant pour les parents ou l’ensemble de la communauté. Ni bête, ni hybride, ni monstre, l’anencéphale fut accueilli comme un être hors du commun, inachevé, à l’image des créatures divines des temps primordiaux, qu’il fallait remettre à la protection du dieu Thot pour assurer sa finition. 50 I. E. S. Edwards, Hieratic Papyri in the British Museum, Fourth Series, Oracular Amuletic Decrees ... 28Le sort de cet enfant ne permet toutefois pas d’affirmer que toutes les imperfections corporelles étaient bien accueillies. Quelques documents laissent entrevoir une réalité plus complexe. Ainsi, un texte magique du VIIIe s. av. XXIIe ou XXIIIe dyn. énumère les motifs d’anxiété d’une femme enceinte. Il figure sur un petit papyrus que la future mère portait autour du cou, glissé dans un étui, en guise de talisman50. Le texte invoque protection contre toutes sortes d’influences néfastes. Trois malheurs notamment concernent le nouveau-né Nous la protégerons d’une naissance d’Horus une naissance prématurée ?, d’une fausse-couche, et de la naissance de jumeaux ». Le terme d3jt traduit par fausse-couche » pourrait aussi désigner une irrégularité », c’est-à-dire une malformation de l’enfant. Les naissances gémellaires sont une autre cause de souci, probablement parce qu’elles représentaient des naissances à risque, susceptibles de coûter la vie à la mère et aux enfants. 29Des absences laissent supposer que les nouveau-nés présentant des anomalies majeures étaient discrètement supprimés à la naissance, même si cette pratique était officiellement désapprouvée. On ne possède ainsi pas de description ni de représentation égyptiennes d’êtres humains atteints de graves malformations, privés d’un ou plusieurs membres, avec des parties surnuméraires ou joints ensemble, comme les jumeaux siamois, qui témoigneraient de leur survie et de leur intégration. La mythologie égyptienne compte pourtant de nombreux monstres, mais ce sont toujours des êtres composites, formés de parties animales et humaines, sans rapport avec un état pathologique réel. Le regard d’É. Geoffroy Saint-Hilaire 51 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford ... 30É. Geoffroy Saint-Hilaire chercha bien sûr à deviner ce que cette momie monstrueuse avait pu signifier aux yeux des Égyptiens qui l’avaient faite, mais il était avant tout un anatomiste. Bien qu’il soit passé à la postérité d’abord pour ses aphorismes et ses brillantes recherches dans le domaine de la zoologie, il était aussi le fondateur de la tératologie moderne, c’est-à-dire, littéralement, de la science des monstres51. En particulier, c’est en 1822 qu’il publia le second volume de sa Philosophie Anatomique. Or, c’est dans cet ouvrage qu’il entreprit de classer systématiquement les difformités congénitales, de rechercher par l’expérimentation leurs causes, et qu’il mit en relation la question des difformités avec celle de la formation embryonnaire du corps humain normal ». Quatre ans plus tard, la momie monstrueuse lui fournit l’occasion de se pencher à nouveau sur cette question. 31Pour É. Geoffroy Saint-Hilaire, SMB Inv. Nr. 724 représenta une sorte de triomphe taxonomique. Dans sa Philosophie Anatomique, il avait commencé à classer les nouveau-nés monstrueux de la même manière que les taxonomistes classaient les animaux. Il créa ainsi plusieurs petites familles » ou genres », à la manière linnéenne. Un de ces groupes reunissait les cas du type Anencéphale, qu’il décrivait ainsi Anencéphale Tête sans cerveauPoint de cerveau ni de moelle épinière ; la face et tous les organes des sens dans l’état normal ; la boîte cérébrale ouverte vers la ligne médiane, est composée de deux moitiés renversées et écartées de chaque côté en ailes de pigeon. 52 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1836 p. 61-68. 53 Voir bibliographie dans I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836 ; p. 61-68 ; I. Geoffroy Saint-H ... 54 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 68. 32Cette description se basait sur plusieurs cas observés à Paris par Geoffroy. Il n’était d’ailleurs pas le seul, notait-il, à avoir observé et répertorié cette difformité particulière52 – mais il était en revanche le premier à lui donner une place précise dans une taxonomie qui considérait les nouveau-nés privés de tête comme un tout cohérent fig. 5. Dans des publications ultérieures sur l’anencéphalie53, Geoffroy poussa plus loin la logique linnéenne et décrivit 9 espèces » d’anencéphales comme par exemple A. ichthyoïdes, A. perforatus et A. mumia – la momie montrueuse54 Anenchephalus-MumiaCaract. spéc. Tête renversée en arrière ; bouche béante ; les sur-occipitaux fort écartés et maintenus à la hauteur de l’articulation scapulo-humérale ; les corps vertébraux autant hauts que larges. 55 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836, p. 63. 33Les distinctions entre les espèces » monstrueuses de Geoffroy reposaient sur des différences minimes quant au degré de difformité ; elles furent par conséquent peu utilisées. Mais le principe linnéen est resté d’actualité dans les ouvrages récents de tératologie qui sont parfois organisés selon les axes de la taxonomie plus fine d’Isidore, le fils d’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire. C’est lui, en effet, dans son Histoire Générale et Particulière des Anomalies, qui plaça le genre anencéphale » dans la famille des Anencéphaliens », ordre des Monstres Autosites », classe des Monstres Unitaires » et enfin, embranchement des Anomalies Complexes »55. 34Ces projets taxonomiques imposaient un ordre, si arbitraire soit-il, sur une partie de la Nature qui en avait manqué jusque-là, – une partie, qui plus est, dans laquelle le désordre régnait en maître. Pour Geoffroy père, découvrir que son système fonctionnait sur un nouveau-né de 2000 ans était la preuve même de sa validité universelle. 5 - Nouveau-nés anencéphales. D’après É. Geoffroy Saint-Hilaire, Philosophie anatomique, Paris, Deville-Cavellin, 1822, pl. IV première description du genus Anencéphale ». 1 et 2 vues latérale et dorsale de l’enfant ; 3 "Notencéphale" ; 4-8 parties du squelette 56 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 523-529. 35Mais Geoffroy ne voulait pas seulement classer les difformités, il voulait en expliquer la genèse. Dans la Philosophie Anatomique, il suggère qu’une forme particulière d’anencéphalie a pu être causée par un retardement de développement », imputable à des lésions subies au premier stade de la vie embryonnaire, et causées par le surmenage de la mère pendant sa grossesse56. Assez curieusement, Geoffroy ne fait aucun commentaire sur les causes de l’anencéphalie de la momie ; il semble juste considérer comme admis que ce sont des causes identiques aux causes actuelles qui ont pu jouer deux ou trois mille ans auparavant ». 36Geoffroy saisit en tout cas l’occasion fournie par SMB Inv. Nr. 724 pour réaffirmer quelques-unes de ses pensées favorites concernant les mécanismes de l’ontogenèse humaine. Il commence par le faire dans un exposé à l’Académie des sciences 57 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825. On s’est plus occupé des Anencéphalies que des autres cas de monstruosités l’absence de tout le système médullaire cérébro-spinal a paru, en effet, une singularité du plus haut intérêt d’abord pendant le règne du cartésianisme, comme fournissant un fait contraire à l’hypothèse que des esprits animaux s’engendraient dans le cerveau, et tout récemment, depuis qu’a paru la loi du développement excentrique des organes, loi reconnue et posée par le docteur Serres, cette absence étant opposée aux opinions reçues, que les nerfs naissent des parties médullaires contenues dans les étuis crânien et vertébral. »57 58 Descartes, La description du corps humain ; De la formation de l’animal », 1648, in C. Adam, P. ... 59 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822. 37La première affirmation renvoie à l’idée de Descartes selon laquelle les esprits animaux » – un fluide mystérieux issu du sang – naissaient dans le cerveau et se répandaient par les nerfs jusqu’aux extrémités, pour y provoquer le mouvement et en assurer le développement58. Les anencéphales infirmaient cette doctrine, puisque, quoique dépourvus de cerveau, ils étaient par ailleurs complètement constitués59. 60 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88-89. 61 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88. 38La deuxième déclaration, concernant la loi du développement excentrique », nous amène au cœur même de la Philosophie anatomique de Geoffroy. Il s’agissait d’une série de lois permettant selon lui d’expliquer la diversité anatomique offerte par le monde animal et son origine dans l’œuf ou la matrice60. Ces lois pouvaient expliquer les formes prises par les individus monstrueux, et les individus monstrueux pouvaient, en retour, servir à confirmer leur validité. Pour Geoffroy, ses lois constituaient un véritable instrument de découvertes »61 – à l’instar de son disciple Étienne Serres, qui avait baptisé ce système l’anatomie transcendante ». 62 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; 1826. 63 De Beer, op. cit., 1937, p. 7-15. 64 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825, 373-375. 65 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 371-372. 66 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 388. 39Dans une série d’articles62, Geoffroy montre comment les nouveaux nés anencéphales et plus particulièrement SMB Inv. Nr. 724, confirment ou infirment un certain nombre de théories concernant le développement et l’identité des organes. Selon une de ces théories, avancée à la fois par Goethe, Oken, Geoffroy et d’autres, le crâne est composé d’une série de vertèbres modifiées63. Les anencéphales, avance-t-il, permettent de voir les morceaux du crâne comme des os séparés, là où ils seraient normalement fusionnés – révélant ainsi leur vraie nature64. La spina bifida des anencéphales fournit ainsi à Geoffroy l’occasion d’élaborer une autre théorie selon laquelle la plupart des organes se développent d’abord comme des primordia distincts éléments primitifs, qui fusionnent ensuite sous l’effet d’une force attractive inhérente, un processus en l’espèce interrompu, laissant la colonne vertébrale divisée en deux65. Cette idée allait devenir sa loi d’affinité de soi pour soi », une sorte de loi universelle de l’attraction expliquant non seulement les formes de développement organiques mais bien d’autres encore, et qui devait sans doute beaucoup à la notion d’ affinités électives » de Goethe. Le dédoublement de la colonne vertébrale autorise également Geoffroy à faire allusion au passage à l’une des ses idées favorites, à savoir que les squelettes des vertébrés peuvent être rapprochés des exosquelettes des crustacés et des insectes fig. 1. Dans la légende d’une figure décrivant A. perforatus, il note que sa spina bifida provient d’une séparation des éléments vertébraux comme dans le cas des Crustacés et des Insectes »66. 67 E. Serres, Recherches d’anatomie transcendante et pathologique. Théorie des formations et des défo ... 68 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 381-386. 40Rien de tout cela ne pouvait être déduit de SMB Inv. Nr. 724, dont le squelette ne pouvait être atteint sans dommage. Aussi peu claire est sa démonstration de la loi du développement excentrique » qui proclamait de façon générale que les organes trouvaient leur origine dans divers primordia qui se développaient ensuite vers l’intérieur avant de fusionner67, et en particulier que les nerfs spinaux se développaient des extrémités vers le cordon médullaire plutôt que l’inverse. De façon plus convaincante, Geoffroy se sert de SMB Inv. Nr. 724 pour critiquer l’idée courante d’alors selon laquelle les organes génitaux masculins représentent une sorte d’extension des organes génitaux féminins. Si tel était le cas, raisonne-t-il, et compte tenu du fait que l’anencéphalie résulte d’un arrêt du développement global, on devrait n’en trouver que des nouveau-nés féminins68. Or, SMB Inv. Nr. 724 est un mâle. Il est donc plus vraisemblable d’imaginer que les organes génitaux féminins et masculins ont un développement indépendant – ce qui correspond peu ou prou à nos conceptions actuelles. De l’utilité du monstre aujourd’hui 69 L. D. Botto et al., Neural tube defects », New England Journal of Medicine, 341, 1999, p. 1509-1 ... 41Dans les travaux modernes de tératologie, l’anencéphalie est généralement regroupée avec la Spina Bifida sous un syndrome unique ASB », dans la mesure où les caractéristiques de ces difformités se confondent. C’est une des tares congénitales les plus communes, affectant 1 naissance pour 1 000 aux États Unis, mais l’incidence de cette difformité varie du simple au quintuple selon la géographie, la race et le niveau socio-économique69. 70 J. Coppa, Greene, J. N. Murdoch, The genetic basis of mammalian neurulation », Nature Gen ... 71 M. Lucock, Folic Acid nutritional biochemistry, molecular biology and role in disease processe ... 42L’opinion de Geoffroy selon laquelle l’anencéphalie serait due à un retard de développement causé par le travail de la mère aux premiers mois de la grossesse n’est plus soutenable aujourd’hui. Mais les causes de l’ASB ainsi que les variations de sa fréquence dans la population restent obscures. On connaît de rares mutations entraînant des cas d’ASB, soit chez l’homme, soit chez la souris, mais elles ne sont pas la cause de la plupart d’entre eux70. Ce trouble semble au contraire résulter de l’interaction de plusieurs facteurs de risques environnementaux et génétiques mal définis. Un de ces facteurs est la carence en folate ou en vitamine B. Personne ne sait comment cette carence entraîne l’échec de la soudure du canal neural, mais il est clair que l’administration d’acide folique pendant la grossesse permet de prévenir efficacement l’ASB71. 72 A. M. Leroi, Mutants On the Form, Variety and Errors of the Human Body, London, Harper Collins, ... 43Comme le pressentait Geoffroy, l’ASB trouve son origine dans les débuts de l’embryogenèse. Dix-neuf jours environ après la conception, une zone de tissu nerveux se forme le long du dos de l’embryon. Affectant la forme d’une feuille de tulipe, cette zone tissulaire est d’abord plate. Plus tard, toutefois, elle se replie longitudinalement pour former un canal. Les bords de ce canal se collent ensuite au sommet pour former un tube creux qui court tout le long de l’embryon les futurs cordon médullaire et cerveau72. Le scellement, ou fermeture », du canal neural semble être une opération délicate, qui peut fréquemment échouer. Le résultat est alors un canal neural ouvert, une colonne vertébrale ouverte ou même un cerveau et une voûte crânienne béants. 73 G. R. De Beer, The Development of the Vertebrate Skull, Oxford, Clarendon, 1937. 74 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford ... 75 B. I. Balinsky, An Introduction to Embryology, Philadelphia, W. B. Saunders, 1965 2e éd., p. 351 ... 44Bien peu de théories spécifiques de l’anatomie transcendantale ont passé l’épreuve du temps. La théorie vertébrale du crâne a été anéantie par Thomas Henry Huxley en 185873 ; l’idée de Geoffroy selon laquelle les squelettes des vertébrés et des crustacés étaient homologues lui est restée personnelle74 ; de même, les nerfs spinaux ne prennent pas naissance dans la moelle, mais dans une série de ganglions spinaux en direction des extrémités qu’ils innervent75. 76 T. Lufkin et al., Homeotic transformation of the occipital bones of the skull by ectopic express ... 77 B. I. Balinsky, op. cit., p. 351-352. 45Ceci dit, à la décharge de Geoffroy, beaucoup de ses théories ont au moins un fond de vérité. Bien que l’ensemble du crâne ne soit pas constitué de vertèbres modifiées, la perturbation d’un gène HOX chez les souris montre que l’os occipital celui qui intéressait particulièrement Geoffroy chez ses nouveau-nés monstrueux peut se transformer en vertèbres76 ; la spina bifida résulte en effet d’un défaut d’attraction », ou si l’on préfère la terminologie actuelle, d’adhésion cellulaire ; alors que les nerfs peuvent trouver leur origine dans le ganglion spinal, les ganglions spinaux ne proviennent pas directement de la moelle épinière, mais plutôt de cellules de crêtes neuronales ayant subi une migration élaborée à partir d’autres localisations77. 46Voilà qui concorde grosso modo avec la loi du développement excentrique », du moins dans la mesure où elle conçoit la formation du corps comme résultant de migrations et de fusions cellulaires et tissulaires diverses. 78 A. Leroi, op. cit., 2004. 47En outre, alors que les théories de l’anatomie transcendantale dérivent invariablement vers des généralités – certes pourvues d’un peu de vérité mais incapables de restituer les subtilités du développement organique, l’attitude de Geoffroy frappe par sa modernité. Ainsi en est-il de sa quête d’une preuve des lois » de la fabrication du corps dans les nouveau-nés monstrueux les généticiens modernes cherchent eux aussi dans les difformités la logique moléculaire des programmes du développement mais en se servant de mutants produits à partir d’animaux de laboratoire comme les vers, les mouches et les souris. Alors qu’on découvre un nombre sans cesse croissant de mutations humaines responsables de difformités congénitales, il devient toutefois évident que celles-ci peuvent être utilisées pour déconstruire et comprendre la formation du corps78. 79 OMIM. Sept. 2004. Online Mendelian Inheritance in ... 48Au moment où nous écrivons le 10 septembre 2004, on a ainsi identifié les mutations responsables de la perturbation de 1 622 gènes causant des difformités congénitales79. Quand les gènes responsables de l’anencéphalie seront identifiés – et ils le seront à coup sûr, ils lèveront un peu le voile sur le programme génétique qui élabore la structure la plus complexe du corps humain, le cerveau. Conclusion 80 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1826, p. 233. 81 Nous remercions Dr. Hannelore Kischkewitz de l’Ägyptisches Museum und Papyrussammlung à Berlin pou ... 49De l’ancienne Égypte à l’époque contemporaine, le destin étrange de l’anencéphale fut de révéler les lois cachées du monde. Loin de l’interpréter comme une rupture effrayante de l’ordre cosmique, les Égyptiens le classèrent parmi les êtres en formation et le marquèrent de l’empreinte du dieu Thot, capable de le régénérer. Tenu de naître et de mourir au même moment »80, son existence éphémère épargna à ses semblables toute exhibition. Pour les tératologues et biologistes du XIXe siècle et d’aujourd’hui, l’anencéphale démontre la qualité du monstre » comme instrument de découvertes », dont les écarts permettent de saisir la structure du vivant81. Notes 1 À côté de l’ibis, plus de trente espèces d’oiseaux ont ainsi été identifiées par J. Boessneck et A. von den Driesch in J. Boessneck éd., Tuna el-Gebel I, Die Tiergalerien, Hildesheim, Gerstenberg, 1987, p. 56-202. 2 J. Passalacqua, Catalogue raisonné et historique des antiquités découvertes en Égypte, Paris, Galeries d’antiquités égyptiennes, 1826, p. 148-149. 3 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230 ; D. Kessler, Forschungsstand bis 1983 », in J. Boessneck, op. cit., 1987, p. 6 ; D. Kessler, Die Galerie C von Tuna el-Gebel », Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts, Abteilung Kairo, 39, 1983, p. 107-124. 4 D. Kessler, A. El Halim Nurredin, Der Tierfriedhof von Tuna el-Gebel, Stand der Grabungen bis 1993 », Antike Welt, 25, 1994, p. 252-266. 5 D. Kessler, Die heiligen Tiere und der König, I, Beiträge zu Organisation, Kult und Theologie der spätzeitlichen Tierfriedhöfe, Wiesbaden, Harrassowitz, 1989, spéc., p. 194-219 ; id. Tierkult », Lexikon der Ägyptologie, VI, Wiesbaden, Harrassowitz, 1986, col. 571-587 ; id. Tuna el Gebel », ibid., col. 797-804. 6 D. Kessler, op. cit., 1987, p. 12 ; D. Kessler, A. El Halim Nurredin, op. cit., p. 262, fig. 14. 7 É. Geoffroy Saint-Hilaire in J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 230. 8 I. Geoffroy Saint-Hilaire, Histoire générale et particulière des anomalies de l’organisation chez l’homme et les animaux, Paris, Baillière, 1832-1836. 9 Histoire des Monstres, Paris, Reinwald, 1880 ; rééd. Grenoble, Jérôme Millon, 2002, p. 29-30. 10 Monstres. Histoire du corps et de ses défauts, Paris, Syros, 1991, p. 26-28. 11 É. Geoffroy Saint-Hilaire, Description d’un monstre humain né avant l’ère chrétienne et considérations sur le caractère des monstres dits Anencéphales », Annales des Sciences Naturelles, 6, 1825, p. 357-388, pl. 18. ; id. Communication faite à l’Académie royale des Sciences », in J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 231-233. 12 W. R. Dawson, E. P. Uphill, M. L. Bierbrier, Who was who in Egyptology, London, Egypt Exploration Society, 1995 3e éd., p. 321. 13 A. Erman, Ausführliches Verzeichnis der Ägyptischen Altertümer und Gipsabgüsse, Berlin, W. Spemann, 1899, p. 314. Trad. Momie d’un fœtus mal formé qui était enterré dans une tombe de singe à Schmun, avec dans ses bandelettes la figurine en faïence d’un singe accroupi. On a donc supposé que la femme concernée avait accouché d’un singe ». 14 Communication du Dr. H. Kischkewitz. 15 Lettre du 16 Trad. Constat radiologique de l’anencéphale objet 724. Âge de développement environ 7 mois. En raison de la position assise forcée l’a. est difficile à interpréter du point de vue radiologique. On remarque que la mâchoire inférieure 1 manque, d’où l’aspect de tête d’oiseau de la partie supérieure de la face. Cavités orbitales anormalement grandes 2. Selon la radiographie, la mâchoire inférieure a pu éventuellement être rabattue vers le bas pour reposer sur la paroi ventrale du thorax 3. Il n’est cependant pas exclu que la mâchoire inférieure ait manqué. À la place de la calotte crânienne inachevée on trouve des déformations osseuses 4. Les vertèbres cervicales sont recourbées en forme de crosse 5. Les os tendres du spécimen ont probablement été fortement fracturés lors de la momification et au cours de la mise en position assise ; c’est ainsi que l’on observe nettement une fracture de l’os du fémur 6. En outre les os du tibia ont été séparés du squelette du pied 7 avec brutalité et partiellement fracturés. Les os des extrémités supérieures ont été également fortement disloqués lors du bandelettage. Les os paraissent très épais par rapport à la taille de l’a. La colonne vertébrale présente la spina bifida typique 8 ». 17 Gorlin, M. M. Cohen, R. C. M. Hennekam, Syndromes of the Head and Neck, Oxford, Oxford University Press, 2001 4e éd.. 18 Cf. R. J. Oostra, B. Baljet, R. C. M. Hennekam, Congenital anomalies in the teratological collection of the Museum Vrolik in Amsterdam, The Netherlands. IV Closure Defects of the Neural Tube », American Journal of Medical Genetics, 80, 1998, p. 60-73. 19 Voir F. Drilhon, Un fœtus humain dans un obélisque égyptien en bois », Archéologie et médecine. VIIe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire, Antibes, Octobre 1986, Juan-les-Pins, APDCA, 1987, p. 499-521. 20 Cf. C. Andrews, Amulets of Ancient Egypt, London, British Museum Press, 1994, spéc. p. 39-40 Bès, p. 49, p. 66-67 singe. 21 J. Passalacqua, op. cit., 1826, p. 232-233. 22 Man nahm wohl an, die betreffende Frau habe einen Affen geboren », op. cit. 23 E. Martin, op. cit., 2002, p. 30. 24 Par ex. Pline, Histoire naturelle, ; Tite-Live, ; ; Valère Maxime Sur le topos littéraire du serpent, voir A. Allély, Les enfants mal formés et considérés comme prodigia à Rome et en Italie sous la République », Revue des Études Anciennes, 105 1, 2003, p. 144. 25 Pline, Histoire naturelle, 26 Génération des Animaux, ; Lucrèce, De la nature, 27 Soranos, Des maladies des femmes, ; D. Gourevitch, Se mettre à trois pour faire un bel enfant, ou l’imprégnation par le regard », L’évolution psychiatrique, 52 2, 1987, p. 559-563. Sur l’inscription de cette croyance dans la longue durée, P. Darmon, Le mythe de la procréation à l’âge baroque, Paris, Seuil, 1981, p. 158-178. 28 P. Derchain, Anthropologie. Égypte pharaonique », in Y. Bonnefoy dir., Dictionnaire des mythologies, Paris, Flammarion, 1981, p. 87-95 ; D. Meeks, Zoomorphie et image des dieux dans l’Égypte ancienne », in C. Malamoud, Vernant dir., Le corps des dieux, Le temps de la réflexion VIII, Paris, Gallimard, 1986, p. 171-191 ; E. Hornung, Les dieux de l’Égypte. Le un et le multiple, Paris, 1986. Hérodote ne s’y trompe pas en affirmant que les Égyptiens ne croient pas que le dieu de Mendès Pan/Khnoum a une tête de bouc, même s’ils le figurent ainsi. 29 Sur les compétences de Thot, voir par exemple D. Kurth, Thot », Lexikon der Ägyptologie, VI, Wiesbaden, Harrassowitz, 1986, col. 498-523, spéc. 505-509, sur ses rapports au cycle lunaire, à la médecine et à la magie. 30 L. Lortet, C. Gaillard, La faune momifiée de l’ancienne Égypte, IIe série, Archives du muséum d’histoire naturelle de Lyon, IX, Lyon, H. Georg, 1907, p. 32-38 momies de singes ? ; id., X, 1909, p. 188-189 nouvelle interprétation momies de fœtus humain ?. 31 S. Sauneron, J. Yoyotte, La naissance du monde selon l’Égypte ancienne », La naissance du monde Sources Orientales I, Paris, Seuil, 1959, p. 52-67. 32 Cf. l’enfant à face de grenouille né en 1517 ; A. Paré, Des monstres et des prodiges, ch. IX, Exemple des monstres qui se font par imagination », Genève, Droz, 1971, fig. 28 le jour la conception, la mère a tenu une grenouille dans la main pour guérir une fièvre. 33 Je remercie C. Spieser de ces informations. Voir aussi E. Feucht, Der Weg ins Leben », in Dasen V. éd., Naissance et petite enfance dans l’Antiquité, Actes du colloque de Fribourg, 28 novembre-1er décembre 2001, Fribourg/Göttingen, Academic Press/Vandenhoeck Ruprecht, 2004, p. 33-54 ; C. Spieser, Femmes et divinités enceintes dans l’Égypte du Nouvel Empire », ibid., p. 55-70. 34 J. Assman, Ägyptische Hymnen und Gebete, Fribourg/Göttingen, Universitätsverlag/Vandenhoeck & Ruprecht, 1999, p. 219, n° 92, 1. 62. 35 Sur le rôle protecteur d’Atoum, Khnoum, Chou E. Feucht, op. cit., 2004, p. 42-43. Serket C. Spieser, Serket, protectrice des enfants à naître et des défunts à renaître », Revue d’Égyptologie, 52, 2001, p. 251-264. De manière plus générale, C. Spieser, Les dieux et la naissance dans l’Égypte ancienne, in Dasen V. éd., Regards croisés sur la naissance et la petite enfance. Actes du cycle de conférences Naître en 2001 », Fribourg, Éditions universitaires, 2002, p. 285-296. 36 V. Dasen, Dwarfs in Ancient Egypt and Greece, Oxford, Clarendon Press, 1993, spéc. p. 52-53, 67-75, 84-98 ; ead., Der Gott Bes und die Zwergin. Eine Figur zum Schutz der Mutterschaft », in S. Bickel éd., In Ägyptischer Gesellschaft. Aegyptiaca der Sammlungen Bibel + Orient der Universität Freiburg, Freiburg, Academic Press, 2004, p. 64-69. 37 Sur ces trouvailles, voir aussi J. Baines, P. Lacovara, Burial and the dead in ancient Egyptian society. Respect, formalism, respect », Journal of Social archaeology, 2 1, 2002, p. 5-36, spéc. 14. 38 B. Bruyère, Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh 1934-1935, II, La nécropole de l’est, Le Caire, Institut français d’archéologie orientale, 1937 FIFAO 15, p. 11-15. Voir aussi E. Feucht, op. cit., 2004, p. 128, n. 632. 39 E. Feucht, op. cit., 2004, p. 128-130. Plus rarement, l’enfant se trouve avec le père, ou avec le couple ; ibid., p. 130. 40 Louvre E 3708, N 3959 Basse époque ; Drilhon, op. cit., 1987, p. 503-506, fig. 4-6. 41 F. Filce Leek, The Human Remains from the Tomb of Tut’ankhamun, Oxford, Griffith Institute, 1972, p. 21-23 ; Drilhon, op. cit., 1987, p. 512-514. 42 Louvre, Coll. Rousset Bey, E 5723 n° 1945 ; Coll. Clot Bey, n° 4205, 1940 ; Lortet/ Gaillard, op. cit., IX, p. 201-205. 43 Lortet/ Gaillard, op. cit., 1907 et 1909. 44 G. E. Smith, The Royal Mummies, Le Caire, Institut français d’archéologie orientale, 1912 CGC, p. 98-101 n° 61088-61089 ; R. B. Partridge, Faces of Pharaohs. Royal Mummies and Coffins from Ancient Thebes, London, The Rubicon Press, 1994, p. 195-197, fig. 174 ; F. Dunand, R. Lichtenberg, Les momies et la mort en Égypte, Paris, Errance, 1998, p. 145 et 242. 45 Trad. P. Vernus, Sagesses de l’Égypte pharaonique, Paris, Imprimerie nationale, 2001, p. 324. 46 Dasen, op. cit., 1993, p. 50, fig. 47 M. de Rochemonteix, S. Cauville, D. Devauchelle, Le temple d’Edfou, I, Le Caire, Institut français d’archéologie orientale, 1984 2e éd., p. 289, pl. XXIXb. 48 Par ex. la momie d’enfant atteint d’osteogenesis imperfecta Nouvel empire ; H. K. Gray, Mummies and Human Remains. Catalogue of Egyptian Antiquities in the British Museum, I, London, 1968, p. 13-13, n° 24 ; Dasen, op. cit., 1993, p. 19-20, 323, cat. S 18. Voir aussi à Deir el-Medineh le sarcophage du petit Itiky présentant des anomalies du squelette une forme de nanisme ? ; Bruyère, op. cit., 1937, p. 14. 49 Histoire naturelle, 50 I. E. S. Edwards, Hieratic Papyri in the British Museum, Fourth Series, Oracular Amuletic Decrees of the Late New Kingdom, London, British Museum, 1960, p. 65-67 ; Dasen, op. cit., 1993, p. 99. 51 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford University Press, 1987 ; H. Le Guyader, Geoffroy Saint-Hilaire un naturaliste visionnaire, Paris, Belin, 1998. 52 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; I. Geoffroy Saint-Hilaire, 1836 p. 61-68. 53 Voir bibliographie dans I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836 ; p. 61-68 ; I. Geoffroy Saint-Hilaire, Vie, travaux et doctrine scientifique d’É. Geoffroy Saint-Hilaire, Paris, Strasbourg, P. Bertrand-Levrault, 1847, p. 459-464. 54 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 68. 55 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1836, p. 63. 56 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 523-529. 57 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825. 58 Descartes, La description du corps humain ; De la formation de l’animal », 1648, in C. Adam, P. Tannerry éd., Œuvres de Descartes, Paris, Vrin, 1974. 59 I. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822. 60 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88-89. 61 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822, p. 88. 62 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825 ; 1826. 63 De Beer, op. cit., 1937, p. 7-15. 64 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1822 ; 1825, 373-375. 65 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 371-372. 66 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 388. 67 E. Serres, Recherches d’anatomie transcendante et pathologique. Théorie des formations et des déformations organiques, appliquée à l’anatomie de Christina, et de la duplicité monstrueuse, Paris, Firmin Didot, 1832, p. 4. 68 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1825, p. 381-386. 69 L. D. Botto et al., Neural tube defects », New England Journal of Medicine, 341, 1999, p. 1509-1519. 70 J. Coppa, Greene, J. N. Murdoch, The genetic basis of mammalian neurulation », Nature Genetics Reviews, 4, 2003, p. 784-793. 71 M. Lucock, Folic Acid nutritional biochemistry, molecular biology and role in disease processes », Molecular Genetics and Metabolism, 71, 2000, p. 121-138. 72 A. M. Leroi, Mutants On the Form, Variety and Errors of the Human Body, London, Harper Collins, 2004. 73 G. R. De Beer, The Development of the Vertebrate Skull, Oxford, Clarendon, 1937. 74 T. Appel, The Cuvier-Geoffroy Debate French Biology in the Decade before Darwin, Oxford, Oxford University Press, 1987 ; H. Le Guyader, op. cit. 75 B. I. Balinsky, An Introduction to Embryology, Philadelphia, W. B. Saunders, 1965 2e éd., p. 351-352. 76 T. Lufkin et al., Homeotic transformation of the occipital bones of the skull by ectopic expression of a homeobox gene », Nature, 356, 1992, p. 835-841. 77 B. I. Balinsky, op. cit., p. 351-352. 78 A. Leroi, op. cit., 2004. 79 OMIM. Sept. 2004. Online Mendelian Inheritance in USA. 80 É. Geoffroy Saint-Hilaire, op. cit., 1826, p. 233. 81 Nous remercions Dr. Hannelore Kischkewitz de l’Ägyptisches Museum und Papyrussammlung à Berlin pour toutes ses informations sur le destin de la momie et les illustrations ainsi que Jeremy Pollard pour nous avoir autorisés à reproduire leurs photographies ; merci aussi à Saskia Bode pour son aide lors de nos recherches. Les recherches d’Armand M. Leroi ont été soutenues par des subsides du Biology and Biotechnology Research Council.
Résumé Le sarcophage de la fille du pharaon a disparu. Papyrus, un modeste pêcheur, la retrouve, vivante, au cœur de la forêt interdite, dans le temple de l'oubli. Il apprend par une déesse qu'il a été élu pour défendre l'Égypte contre les forces du Mal... Résumé presse La Deux Listing des épisodes Guide détaillé Forum Recherches Gib' - Sources La Deux, TF1 Saison 1 1998 - 26 épisodes 01 à 26 1 La momie engloutie 2 La colère du dieu lune 3 Le seigneur des crocodiles 4 La vengeance de Ramses 5 Le colosse sans visage Un roi, dont le peuple est sous la coupe d'un sortilège, demande l'aide de Papyrus. Celui-ci accepte. Mais, sans le savoir, il délivre d'une malédiction divine les adorateurs du terrible Seth dont les âmes avaient été condamnées à errer...Résumé presse La Deux 6 Le pharaon maudit Le temple d'Akhénaton, le pharaon maudit, est un endroit oublié de tous. Malheur à celui qui pénètre dans ces funestes lieux. Papyrus et Théti y font une étrange rencontre...Résumé presse La Deux 7 Le soleil noir de Seth 8 La métamorphose d'Imhotep 9 Le labyrinthe Papyrus et Théti accueillent le jeune prince crétois Mélos, qui vient demander à pharaon un remède contre la maladie qui décime les taureaux de Crète. Mais Mélos est grièvement blessé par Apis, le taureau sacré des Égyptiens. L'incident est grave il risque de provoquer une guerre entre l'Égypte et la Crète. Pharaon décide d'envoyer Papyrus en ambassade en presse La Deux 10 Le triomphe de Bastet Papyrus, Théti et Tiya sont à Per Bast, la ville sacrée de la déesse chatte Bastet, où doit se dérouler une grande fête en l'honneur de la déesse. Mais le sage Raouser pressent que les forces maléfiques du dieu Seth préparent un nouveau complot. En effet, la princesse Théti est enlevée par le grand-prêtre félon Chepseska et une bande d'hommes à masques de chats presse La Deux 11 La cité des scribes 12 Le démon des Monts Rouges Papyrus reçoit en rêve un appel à l'aide du sage Raouser qui, craignant le réveil de la terrible lionne démon Pakhet, est parti enquêter dans les Monts Rouges. Un garde confirme les craintes de Papyrus l'escorte de Raouser a été attaquée par une meute de hyènes et le sage a disparu. Papyrus et Théti partent à leur tour dans les Monts Rouges à la recherche de presse La Deux 13 La plume d'or du grand faucon 14 Le réveil du Sphinx rouge 15 L'égyptien blanc 16 La harpe d'Hathor Pharaon attend la visite de Hattusil, le roi des Hittites, pour négocier une paix durable. Mais il est persuadé que Seth va tout faire pour provoquer la guerre. Pharaon attend la visite de Hattusil, le roi des Hittites, pour négocier une paix durable. Mais il est persuadé que Seth va tout faire pour provoquer la guerre. Sur le conseil du sage Raousser, Papyrus et Théti partent donc chercher la harpe de la déesse Hathor. La musique magique de cet instrument de musique a le pouvoir d'apaiser les coeurs. Mais le dieu maléfique Seth prépare un vaste piège...Résumé presse La Deux 17 Le sarcophage oublié 18 La maison de vie 19 La recherche d'Amon 20 La renaissance de l'enfant pharaon Papyrus ignore toujours son vrai nom dont lui a parlé Raouser. Mais le pharaon Merenrê est piqué par un scorpion magique et presse La Deux 21 Les larmes des géants 22 L'enfant hiéroglyphe 23 Le maître des trois portes 24 La pyramide noire Un nouveau fléau frappe l'Egypte les eaux empoisonnées du Nil détruisent végétation et cultures et provoquent une épidémie de fiève. Pharaon lui même est tombé malade. Accompagnés par leur amie Tiya, Papyrus et Théti partent pour une périlleuse expédition loin au sud de l'Egypte, vers les jungles mal connues d'Afrique, à la recherche d'une mystérieuse pyramide presse La Deux 25 Le miroir de Nebou Papyrus et Théti doivent accompagner Pharaon lors d'un voyage à travers l'Égypte. Mais à l'embarquement, la déesse Nebou envoie un appel à l'aide à Papyrus et le transporte loin du bateau grâce à son miroir magique ! Théti décide donc de partir seule, accompagnée de presse La Deux 26 La deuxième crue du fleuve sacré La crue du Nil a été généreuse et l'Égypte en oublie presque la menace de Seth. À tort ! Faisant croire qu'il est à l'agonie, Ahmès attire son frère Pharaon et Théti dans un tombeau où il les enferme traitreusement. Cependant, Papyrus part pour la grande cataracte où se trouve le royaume du dieu Khnoum et où il croit découvrir ses origines. Il ignore qu'il est tombé dans un piège de presse La Deux Saison 2 2000 - 26 épisodes 27 à 52 27 Le sacrilège de Papyrus Comme tous les habitants de Thèbes, Théti et Papyrus se préparent pour la grande fête annuelle d'Opet consacrée au dieu Amon. Papyrus est surpris en train de casser la statue du dieu avec son glaive magique, pensant que c'est celle de Seth...Résumé presse La Deux 28 Mika la magicienne Depuis plusieurs semaines, Papyrus est obsédé par un rêve où lui apparaît une troublante et séduisante jeune femme. Mika la magicienne a passé un pacte avec Seth en échange de la jeunesse éternelle elle doit anéantir Papyrus et Théti...Résumé presse La Deux 29 La trentième case du Senet maudit Tiya entraîne ses amis vers la maison d'Hathor, dans les quartiers populaires de Thèbes, où l'on se distrait en jouant au senet. Un mystérieux joueur défie Théti de le battre à ce jeu. Théti est désormais prisonnière du senet maudit du dieu Seth...Résumé presse La Deux 30 La justice de Thoueris Alors que le roi des Hittites Hattusil se rend à Thèbes pour renouveler le traité de paix avec l'Égypte, sa fille Anitti échappe de justesse, grâce à Papyrus et à son ami Bébo, à une tentative d'enlèvement. Au cours de cette action, Papyrus sauve une maman hippopotame et son petit. Mais, peu après, lors d'une nouvelle tentative d'enlèvement, la princesse Hittite disparaît mystérieusement. Sous l'influence de son conseiller Hamouri, Hattusil accuse les Égyptiens d'avoir enlevé sa presse La Deux 31 Le réveil d'Osiris Le mois d'Akhet est dédié au dieu Osiris, le dieu des morts et du renouveau de la végétation. Mais cette année, plus rien ne pousse dans les champs d'Egypte et la famine menace... Sabou, le grand prêtre d'Abydos, accuse Pharaon d'avoir perdu la confiance du dieu et exige son abdication. Pour mettre en échec ce nouveau complot sethien, Papyrus et Théti vont devoir vaincre le maléfice qui frappe un sanctuaire secret d' presse La Deux 32 Le babouin blanc Aker et son dieu maléfique Seth ont imaginé un nouveau plan détruire le papyrus sacré, conservé dans la divine Cité des Scribes, où a été consigné l'antique jugement des dieux faisant d'Horus le premier des pharaons et condamnant Seth à l'exil. Alors qu'il somnole au bord du Nil, Papyrus rêve qu'il est sur le point de délivrer le dieu faucon Horus de son sarcophage prison avec l'aide d'un étrange "babouin blanc". À son réveil, Papyrus découvre à son cou une amulette - un Œil d'Horus - et, assis près de lui, le babouin blanc de son rêve. Baliba, le babouin blanc, affirme qu'il est envoyé par Thot, le dieu Ibis, pour guider Papyrus jusqu'au royaume de presse La Deux 33 Le pays volé Alors que tout Thèbes attend avec impatience le retour de "l'Œil d'Horus", un navire qui doit ramener du lointain et fabuleux Pays de Pount or, bois précieux, ivoire, encens et parfums, Théti est victime d'un grave et mystérieux malaise. Heureusement, l'Œil d'Horus doit aussi ramener de précieuses plantes médicinales seules capables, selon Raouser, de sauver la vie de la princesse. Mais l'espoir est de courte durée quand il arrive au port de Thèbes, l'Œil d'Horus n'est plus en effet qu'une sorte de navire fantôme, épave folle dont équipage et cargaison ont disparu. Qu'a-t'il pu arriver à l'Œil d'Horus ? En tout cas, Papyrus n'hésite pas et décide de repartir avec presse La Deux 34 Les quatre chapelles de Toutankhamon Pour réaliser le temple de ses rêves, l'architecte Imhoutep a décidé d'utiliser le chiffre sacré de Thot, le nombre d'or. Sur le chantier, Semou, possédé par Seth, introduit des pierres marquées du signe du dieu maléfique...Résumé presse La Deux 35 Le divin potier Merenrê, Théti et Papyrus se rendent à l'atelier de Rahotep, le grand sculpteur royal, qui vient d'achever une statue monumentale de Pharaon destinée à sa future demeure d'éternité. Mais cette même nuit, le "cœur" de pierre de la statue est mystérieusement "arraché" tandis que Pharaon est frappé d'un mal magique mortel. Comment sauver Pharaon ? Pour le vieux sage Raouser, une seule solution Papyrus doit se rendre dans le divin monde de Khnoum, le dieu potier qui façonne tous les êtres vivants et obtenir l'aide du dieu. Cependant, enquêtant de son côté, Théti, aidée par Tiya et Hapou, découvre qu'Ahmès, le frère félon de Pharaon a faussement accusé presse La Deux 36 Le retour de Senkhet Papyrus découvre Tiya pétrifiée devant un coffret contenant une amulette. Un mystérieux étranger lui explique que Tiya a été punie par les dieux pour le vol du coffret. Pour lever la punition, notre héros doit rapporter l'amulette dans le Grand Désert de Pierres. Papyrus accepte... sans se douter qu'il va réveiller ainsi un terrible fléau contre l'Égypte l'armée destructrice de Senkhet, la Reine des Sauterelles !Résumé presse La Deux 37 Le talisman de la Grande Pyramide 38 Yam 39 Le temps de la discorde 40 Les sept nœuds d'Horus 41 Le renoncement de Papyrus 42 Le Nil rouge 43 La couronne sacrée d'Ouadjet 44 Néférourê 45 Les émissaires 46 Princesse Tiya 47 La princesse des étoiles 48 L'enfant sacré d'Ebla 49 L'arbre Ished 50 Le pilier Djed 51 Le procès de Papyrus 52 Le cauchemar Papyrus © Dupuis / TF1 / TVA / CLT-UFA En ligne depuis le 08/06/2008 - Dernières modifications le 14/04/2018Guides similaires
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